Édito

Où est passée la nouvelle ville ?

Depuis que la ville se développe en dehors de ses murs, malgré les règles quelle se donne, n’assiste-t-on pas, finalement, à sa lente et progressive dissolution dans le territoire ? Métropolisation, quartiers périphériques, habitat émietté, étalement urbain, lotissements sont autant de phénomènes qui attestent de ce mouvement d’autant qu’ils progressent inexorablement.

Est-ce encore une querelle des anciens et des modernes que d’opposer le modèle de la ville traditionnelle à ses formes nouvelles ? La ville ancienne se meurt et la plupart des formes qui lui ont succédé n’en sont que des avatars qui suscitent bien des interrogations. La densité, ou plutôt son absence, ainsi que le besoin en logements, sont devenus des questions centrales, voire les maîtres-mots des réflexions contemporaines sur l’urbanisme. Mais qu’en serait-il si les questions de développement durable n’étaient pas venues s’immiscer dans les problématiques de l’aménagement. Si tout d’un coup la consommation effrénée de territoires n’était pas devenue un mal ? Force est de constater que l’empirisme domine et qu’aucune solution miracle à grande échelle n’émerge vraiment pour fabriquer la ville de demain, et que c’est plutôt une somme d’expériences et d’actions de différentes natures, concernant la ville ancienne comme ses périphéries, qu’il faut observer, de celles qui peuvent nous rendre optimistes et dont la convergence produit des effets :

Le législateur qui limite, cadre et organise en usant de lois et de labels ; la sphère politique pour favoriser et soutenir des actions locales avec des programmes incitatifs et des financements ; des collectivités qui mettent en valeur leur territoire avec leurs propres outils ; les acteurs de terrain qui œuvrent pour favoriser des projets de qualité ; et, enfin, des architectes privés et publics qui imaginent et favorisent des solutions innovantes, chacun dans leur périmètre d’intervention…

Philippe CIEREN
Rédacteur en chef

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