Édito

Le Parlement européen à Strasbourg. © Philippe Cieren.
Le Parlement européen à Strasbourg. © Philippe Cieren.

Et nos voisins, comment font-ils ?

Parler de patrimoine européen implique-t-il de définir le cadre européen dans lequel on le situe ?

Oui, si l’on prend comme angle d’attaque le principe du label qui est un système de reconnaissance nécessairement rattaché à un cadre institutionnel.

Par contre, si on aborde la question d’un point de vue plus large renvoyant à la culture, l’histoire ou la géographie, qui sont trois facteurs fondamentaux dans la constitution des paysages et du cadre bâti, c’est évidemment bien plus complexe et flou et un préalable pas forcément indispensable.

Si la limite géographique de l’Europe est compréhensible et consensuelle au nord, à l’ouest et au sud, mers et océan se chargeant de le faire à l’est, les monts de l’Oural que Pierre le Grand avait considérés comme limite, sont restés dans les têtes, faute de mieux. Cependant, c’est une limite diffuse et perméable qui ne permet pas de caractériser des patrimoines distincts de part et d’autre.

Dans ce cadre géographique large, ce sont bien les cultures grecques et romaines ainsi que les apports venant de l’est à partir des invasions dites barbares qui ont façonné l’essentiel du patrimoine de toute une partie de l’extrémité ouest du bloc continental « Eurasie ».

Dans ce grand brassage, l’environnement bâti, urbain et paysager dont nous héritons, bien qu’il se soit progressivement adapté à des contextes locaux a bien des points communs. En parallèle, les évolutions puis la stabilisation progressive des frontières et la structuration interne de chaque pays ont fait apparaître des approches doctrinaires et administratives différentes qui conservent malgré tout des objectifs communs de préservation et de mise en valeur. Un certain nombre de chartes et de normes internationales attestent de cette volonté partagée et de véritables ambitions quant à ces objectifs.

Dans ce cadre, il nous est apparu de montrer cela par la pratique et le projet en présentant quelques cas observés chez nos voisins qui croisent des préoccupations culturelles, techniques ainsi que des politiques publiques.

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