Près d’un siècle après l’invention aux États-Unis du concept de parc national, la création des premiers Parcs nationaux français, dans les années 60, est issue d’une période de bouillonnement intellectuel où se croisaient des approches purement naturalistes et des approches plus culturelles et humaines de la protection de la nature. Au-delà de l’action sur la préservation et la mise en valeur du patrimoine vernaculaire, les Parcs nationaux se sont également tournés vers une architecture plus contemporaine, certaines maisons de Parcs devenant des témoins forts de l’architecture de leur époque.
L’exemple du refuge de l’Aigle illustre qu’ABF et directeurs de Parcs nationaux partagent une approche dynamique et pas seulement passéiste du patrimoine culturel et paysager, dans un dialogue où l’objet patrimonial est bien l’ensemble « site naturel-bâtiment », dont la vocation est liée à une évolution des usages respectueuse du caractère du Parc national.
Ainsi, dans le contexte de légitime recherche de plus d’efficience dans l’action publique, n’y aurait-il pas une certaine logique à simplifier l’organisation administrative dans les cœurs de Parcs nationaux, en y regroupant sous le seul égide de la réglementation du cœur de Parc national les objectifs actuellement assignés aux sites classés et inscrits ?
Michel SOMMIER
Directeur de Parcs nationaux de France