Peindre et construire au Pouliguen

Le Pouliguen, contigu à La Baule, abrite les deux villas données à la ville en 2005 par l’architecte et peintre Bernard Boesch. Architecte de la reconstruction de Saint-Nazaire et de La Baule, l’artiste, ami de Bernard Buffet, a légué à la ville son patrimoine immobilier ainsi qu’une enveloppe financière.

Maîtrise d’ouvrage : Ville de La Baule
Maîtres d’œuvre : Guy et Thomas Poilane de l’Atelier d’Architecture du Pouligen
Coût : 1,3 million d’euros
Études : automne 2010
Lancement des travaux : printemps 2011

Situées dans la Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, les villas sont respectivement localisées au 35 de la rue François Bougoin, sur le front de mer, et au 40 de la même rue, mais sur l’arrière. La plus élégante des deux, donnant sur la baie, abritera le musée consacré aux quatre cents œuvres de Bernard Boesch, essentiellement des paysages allant du figuratif au surréalisme. L’autre, réhabilitée en résidence, accueillera de jeunes talents européens. Seule vitrine culturelle sur le front de mer atlantique, ce projet devrait redonner un certain dynamisme à une côte principalement dédiée aux loisirs balnéaires. Selon le règlement de la ZPPAUP dressé par l’architecte Alain Forest et le paysagiste Jacques Le Bris, après un inventaire de six mille neuf cents édifices sur quatre cents hectares, les deux villas sont repérées dans la catégorie des “bâtiments de qualité”. Le mur d’enceinte de la parcelle, indiqué en rouge, est un “mur de pierres à conserver”.

La villa sur le front de mer

Les travaux se décomposent en deux volets : d’une part, la rénovation de l’existant dans le respect de la typologie d’origine, tout en préservant le côté intimiste du lieu ; d’autre part, la création de deux extensions, l’une comprenant un hall d’entrée localisé le long de la descente menant à la plage, l’autre, une galerie implantée côté rue, s’appuyant contre le mur mitoyen de la propriété voisine. L’aspect de ces adjonctions sera minimaliste afin de laisser la prépondérance aux bâtiments d’origine. De forme parallélépipédique et couvert d’une verrière orientée au nord, la galerie contemporaine se différenciera clairement du bâti ancien. Enfin, un platelage bois viendra habiller la terrasse face à la mer.

La future fondation

Située en face de la première villa, la construction actuelle présente une facture très ordinaire, Elle peut donc subir des transformations notables afin d’accueillir le programme prévu, à savoir logement, atelier et expositions temporaires. L’atelier, de grande hauteur, permettra aux sculpteurs et aux peintres en résidence de travailler des œuvres à grande échelle.

Ces villas secondaires appartiennent à un quartier déserté en hiver. Le possible dialogue entre le passé et la création contemporaine est une manière de retisser des liens vivants aujourd’hui disparus. Le projet, avec ses deux entités, s’ouvre résolument sur l’extérieur et le grand large.

Nathalie BARRY
ABF, chef du STAP Val-de-Marne

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