ABF, AUE du patrimoine ?
Ce nouvel opus de La Pierre d’Angie, à travers un petit échantillon d’exemples, nous donne un aperçu de l’identité du lieu de culte, tel qu’il vit dans nos villes. Notre pays est ainsi fait que ces lieux de culte, bien des fois, instaurent la ville et même le cœur battant de la cité, du bourg, du hameau, voire d’une simple pièce de paysage. Tel il fut hier et tel aujourd’hui il reste, entre persistance et renaissance : vivant. Chacun de ces exemples, vous l’aurez constaté, met en lumière le florilège de talents à l’œuvre : les artisans, maîtres des métiers, les occupants, aventuriers et même conquérants, et chaque fois un architecte, maître d’œuvre imaginatif. Autour de ce motif aux mille visages, combien d‘“architectes des bâtiments de France”, scrutateurs attentifs de ce qui a été et bienveillants de ce qui doit advenir, ici simples témoins, là complices. Pour ces “architectes et urbanistes de l’État, du patrimoine”, accompagner cet exercice se présente comme une synthèse de leurs missions : patrimoine, architecture, urbanisme, paysage, cadre de vie, une partition maintes fois jouée et toujours renouvelée, entre gammes et variation. Dans cet esprit, et pour finir, j’emprunterai en pastichant Jean-Sébastien Bach, ce maître entre tous les musiciens qui aura comme nul autre servi son art avec une inspiration et une humilité toutes égales, ses mots que m’inspire le sujet des lieux de culte : « clavier bien tempéré, ou préludes et fugues […] pour la pratique et le profit des jeunes […] désireux de s’instruire et pour la jouissance de ceux qui sont déjà rompus à cet art ».