Nous avons tous été vivement émus par les conséquences irrémédiables dans nos départements des tempêtes des 26 et 27 décembre dernier.
Je souhaite aujourd’hui attirer votre attention sur le rôle tout particulier que les architectes des bâtiments de France doivent jouer en cette circonstance.
- Si les édifices dont nous assurons l’entretien ont peu souffert - à quelques exceptions près - les parcs et jardins ont été frappés de plein fouet et notre intervention s’avère capitale.
- Les travaux forestiers ne peuvent être réalisés dans ces sites sensibles comme dans une forêt : le relief, la présence de bassins, de rivières, de cascades, de fontaines empêchent le plus souvent l’accès des engins, économes en main d’œuvre.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, il n’y a pas eu -ou à peu près pas- de parc planté en France. Nos parcs et jardins, vieillissants et plus ou moins bien tenus, ont décliné en entretien et en régénération, du fait de la baisse continue des revenus agricoles, à laquelle s’est jointe la hausse progressive du coût de la main d’œuvre. Pour reconstituer ce patrimoine national, il faudra des générations de propriétaires acharnés et volontaristes. Devant un tel enjeu, l’État et les collectivités locales ont un devoir d’engagement.
C’est à nous, aujourd’hui, d’insister auprès de la Direction de l’architecture et du patrimoine du ministère de la Culture pour obtenir des moyens d’action particuliers, à la hauteur du drame exceptionnel causé par les tempêtes. Si un service important n’est pas créé dans les meilleurs délais, pour affronter la mise en œuvre de la régénération des parcs et jardins endommagés, il y a fort à parier qu’ils ne demeureront plus désormais que des images dans nos souvenirs.
Bruno Chauffert-Yvart
Président de l’association nationale des architectes des bâtiments de France