Diversité culturelle

Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

Le texte intégral (à télécharger) de la Convention permet de mieux comprendre l’esprit dans lequel les AVAP ont été créées et soulignent les orientations intéressantes à développer dans la mise en œuvre de ce nouvel outil opérationnel de mise en valeur.

À la veille de la mise en œuvre des premières aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP) issues de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, il apparaît opportun de rappeler la récente convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles appelée à fonder notre action pour la mise en valeur de l’architecture et du patrimoine. Adoptée par la Conférence générale de l’Unesco en octobre 2005, elle est entrée en vigueur en mars 2007.

Ce texte constitue « la base d’un nouveau pilier de gouvernance mondiale en matière culturelle, et sa ratification ouvre la voie à une coopération culturelle renforcée au niveau international, au moyen notamment d’échanges de vues et de bonnes pratiques en matière de politiques publiques en faveur de la diversité culturelle ».

La Commission européenne l’a ratifié le 19 décembre 2006. Dans son discours pour la cérémonie de ratification, le président de la Commission a souligné ainsi l’intérêt européen pour ce nouvel instrument de gouvernance international : « L’Union européenne, pour des raisons tant philosophiques qu’économiques, a toujours été et reste favorable à la liberté des échanges et des idées. À ce titre aussi, elle est un des acteurs majeurs de la mondialisation. Pour autant, nos traditions historiques et le modèle original de destin commun que nous nous sommes choisi nous imposent de refuser toute forme de mondialisation qui tendrait à raboter les identités nationales, régionales ou locales, à menacer la diversité des langues et des cultures, et à diluer nos valeurs dans un “prêt-à-penser” globalisant. »

Le directeur général de l’Unesco s’est félicité de l’intérêt soutenu des États pour ce nouvel instrument normatif. Il a notamment déclaré à cette occasion : « Le processus de ratification a connu un rythme inédit. Aucune convention de l’Unesco dans le domaine de la culture n’a été adoptée par autant d’États en si peu de temps. » Fruit d’un long processus de maturation, ce texte réaffirme les liens qui unissent culture et développement, et crée une plate-forme innovante de coopération culturelle internationale. Il réaffirme le droit souverain des États d’élaborer des politiques culturelles en vue de « protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles », d’une part, et de « créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement », d’autre part (article premier). Elle consacre, notamment, le rôle de la culture comme acteur du développement (article 13).

Alain MARINOS
Inspecteur général, ministère de la Culture et de la Communication