Le développement durable est d’abord une politique culturelle. Car une société durable est avant tout une société capable de favoriser le lien social et de mettre en place les conditions du vivre ensemble, de transmettre aux générations futures un patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel, de créer un sentiment d’appartenance à une communauté vivante, celle des hommes, dans le respect d’un environnement aussi beau que fragile, celui que constitue pour nous tous notre planète. Le défi aujourd’hui est de constituer progressivement de nouvelles références collectives et de renouveler les fondements de la culture commune, gage de cohésion de la société et garantie du bon fonctionnement du corps social.
Parce que le changement culturel est au cœur du mouvement engagé, le ministère de la Culture et de la Communication affirme sa volonté de prendre toute sa part à l’indispensable effort. En raison des politiques qu’il porte, le ministère a ainsi un rôle essentiel à jouer dans la réussite de la transition écologique souhaitée par la France avec l’adoption en 2015 par son gouvernement de la Stratégie nationale de Transition écologique vers un Développement durable et l’engagement français dans l’application des Objectifs du Développement durable de l’ONU (Agenda 2030). En s’inscrivant dans ces cadres, le ministère a souhaité engager une démarche de développement durable fondée sur la spécificité de ses politiques et cohérente avec les enjeux portés par les acteurs de la culture.
Une stratégie ministérielle en faveur du développement durable
Le ministère de la Culture et de la Communication a ainsi élaboré une stratégie d’ensemble s’appuyant sur les principes de la responsabilité sociétale, sociale et environnementale des organisations. La Stratégie-RSO du ministère est ainsi un document-cadre unique pour l’ensemble de ses composantes : l’administration centrale, les services déconcentrés, les services à compétence nationale, les établissements publics et les opérateurs ; au-delà du périmètre du ministère au sens institutionnel du terme, la Stratégie-RSO s’adresse également à l’ensemble des acteurs de la culture et de la communication, qu’ils soient agents locaux, membres d’associations ou encore artistes ou architectes, en les invitant à participer à l’effort commun pour construire un monde plus durable.1
La Stratégie-RSO du ministère de la Culture et de la Communication présente les engagements du ministère en faveur du développement durable, les décline sous forme de plan opérationnel et identifie une liste de repères. Cette Stratégie-RSO est structurée en trois volets : sociétal, social et environnemental. Le volet sociétal porte sur les effets de l’action du ministère sur la société et recouvre ses principaux champs d’activité : les patrimoines, l’architecture, la création artistique, les médias et industries culturelles, mais aussi le soutien à la diversité culturelle, à la formation et à la diffusion. Le volet social, qui concerne les enjeux d’égalité, de diversité, de handicap ou encore des discriminations, fait notamment référence à la candidature du MCC pour un double label « Diversité » et « Égalité » certifié par l’AFNOR. Enfin, le volet environnemental renvoie pour l’essentiel au plan Administration exemplaire, dont il est l’application. À ce titre, les champs qu’il couvre sont communs à tous les ministères car ils concernent les engagements généraux du gouvernement sur la réduction des gaz à effet de serre, la sobriété énergétique des bâtiments, le réemploi, la gestion de l’eau et des déchets, la mobilité écoresponsable ou encore le respect et la promotion de la biodiversité.
Mettre en mouvement le monde de l’architecture et du patrimoine
Pour concrétiser son ambition d’agir sur la société au service de la transition vers un monde plus durable, le ministère de la Culture et de la Communication prend notamment des engagements concernant sa politique dans les champs de l’architecture et du patrimoine.
Ainsi, le ministère souhaite tout d’abord contribuer à l’amélioration de la qualité et de la durabilité de la production architecturale française et s’engage pour cela à promouvoir la dimension qualitative de la conception, appuyée sur une démarche de projet global ainsi que la notion de coût global, aussi bien dans son action propre qu’auprès des décideurs, qu’il s’agisse de conception de projets d’aménagement nouveaux ou de travaux sur des bâtis existants.
De manière concrète, pour lui-même et dans une démarche d’exemplarité, le ministère s’engage ainsi, pour les projets qu’il mène en tant que maître d’ouvrage, à limiter l’impact environnemental des projets immobiliers de constructions neuves et pour cela à s’appuyer sur des référentiels certifiés de qualité durable du bâti.
Le ministère souhaite ensuite promouvoir et valoriser l’intégration des préoccupations du développement durable dans les projets de restauration, de rénovation et de réhabilitation qu’il mène ou finance, notamment en incitant à privilégier, de préférence au remplacement, la conservation, le maintien ou le réemploi des éléments de second œuvre, en recyclant les matériaux qui ont tendance à se raréfier (notamment les pierres de taille et les matériaux de couverture), en limitant leur remplacement et de ce fait leur extraction, en envisageant les démolitions plutôt comme des déconstructions et en gérant le traitement des déchets issus des chantiers.
Enfin, dans le champs des écoles nationales supérieures d’architecture, le ministère souhaite accompagner et renforcer la formation et la recherche sur le développement durable en portant des programmes de recherche permettant l’innovation durable à tous les niveaux, techniques, matériaux, procédés et produits, dans les domaines de la conception, de la conservation et de la restauration.
L’architecture et le patrimoine, des enjeux pour l’environnement
Cette politique du ministère de la Culture et de la Communication en faveur du développement durable dans les champs de l’architecture et du patrimoine entre en résonnance avec plusieurs engagements pris par le ministère dans le cadre du plan Administration exemplaire en faveur de l’environnement.
Ainsi, le ministère s’engage à mener des actions adaptées à la diminution des émissions des gaz à effet de serre et à l’accroissement de la sobriété énergétique de ses bâtiments, à raisonner pour lui-même en termes d’économie de matières en adaptant sa consommation de l’eau et des ressources naturelles au juste besoin, en veillant à la non-toxicité des produits qui circulent dans ses bâtiments et dans les espaces verts publics relevant de son périmètre, en faisant la promotion du réemploi et du recyclage dès que cela est possible et à être exemplaire en tant que gestionnaire d’espaces naturels remarquables, notamment des jardins classés, des sites et des grands parcs historiques, qui contribuent à la préservation de la faune et de la flore et qui constituent, pour certains d’entre eux, de véritables conservatoires de la biodiversité de nos territoires.
Bâtir le monde de demain
Ces engagements concrets, marqueurs d’une politique volontariste en faveur de la transition vers un monde durable, ont vocation à transformer les modes de penser et d’agir : le ministère de la Culture et de la Communication souhaite que ces actions jouent le rôle de repères d’une transformation en marche et suscitent des ambitions de toutes natures, foisonnantes et complémentaires, afin que le monde de la culture prenne toute sa part dans la construction du monde de demain, qui sera culturel, ou ne sera pas.
- Document téléchargeable sur le site du ministère ↩