La lettre du président

De nouveaux objectifs

Au moment où je m’apprête à assumer les fonctions de responsable de l’Association nationale des architectes des bâtiments de France, je souhaite tout d’abord rendre hommage à l’action efficace et enthousiaste d’Alain Marinos de 1994 à 1998, au service de tous nos confrères.

Lors de notre élection au congrès du SNATEAU à Sarlat en octobre 1994, nous avons souhaité organiser ensemble le cinquantenaire de la création des agences et du corps des architectes des bâtiments de France, montrer à nos partenaires administratifs et professionnels notre action au quotidien dans les départements, l’évolution récente et accélérée de la notion de “patrimoine et territoire” et la façon dont elle évolue chez nos voisins européens : ce fut un grand moment dans la vie de l’association.

Le congrès de Bordeaux les 19, 20 et 21 octobre 1996, a traduit notre volonté d’un rajeunissement et d’une profonde évolution de La Pierre d’Angle. Notre revue s’est modernisée, elle est sortie de la confidentialité qui la caractérisait et elle a été largement ouverte à nos interlocuteurs, architectes, journalistes, philosophes qui traitent de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement au sens large.

L’ANABF et la section syndicale des ABF/AUE ont dû faire face au transfert de nos services au ministère de la Culture : nous avons eu un cap et des objectifs à maintenir, quelques vents contraires à affronter, et nous avons bénéficié d’un fantastique élan d’unité et de solidarité de la part de tous les ABF/AUE qui nous a porté vers l’action : avec les SDAP, la nouvelle Direction de l’architecture et du patrimoine dispose, pour la première fois dans l’histoire du ministère de la Culture, de services déconcentrés interministériels au niveau départemental : et nous continuerons à agir au service de l’État, en concertation avec les ministères de l’Équipement et de l’Environnement, entre autres.

En plein accord avec la section syndicale, je souhaite faire porter l’action de l’association dans trois directions, en maintenant une exigence de qualité pour La Pierre d’Angle.

L’association avait pour principal objectif, dans ses statuts, la formation initiale et continue des architectes des bâtiments de France : nous avons un rôle important à tenir dans ce domaine insuffisamment exploré. À cette fin, le rythme d’un voyage d’études annuel, comme ceux effectués en Belgique, en Grande-Bretagne, en Italie et en Hollande, doit être rétabli.

Dans le droit fil de l’action menée ces dernières années, nous devons aussi renforcer nos relations avec les associations “amies”, celles qui regroupent les protecteurs du patrimoine, de l’urbanisme, de l’aménagement, mais aussi les associations plus institutionnelles de nos partenaires, aussi bien à l’intérieur des services de l’État que parmi les parlementaires et les élus locaux.

Enfin, “à l’aube du troisième millénaire”, alors-que chacun s’accorde à reconnaître notre savoir-faire en matière d’architecture ancienne, dite “patrimoniale”, il serait grand temps que les architectes des bâtiments de France devenus architectes et urbanistes de l’État soient aussi reconnus comme acteurs, à part entière, pour leurs compétences vis-à-vis de l’architecture et de l’art contemporain : les véritables enjeux sont là. L’ANABF doit tendre enfin ses efforts vers l’organisation d’un colloque qui nous confronte aux architectes, aux maîtres d’ouvrages et aux artistes de notre temps : nos connaissances ne doivent pas nous mettre en position de nostalgiques vis-à-vis de l’histoire, mais au contraire nous permettre de comprendre, mieux que d’autres, notre temps et notre avenir.

Bruno CHAUFFERT-YVART
Président de l’ANABF

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