S’il y a depuis quelques années un « retour à la ville », ce qui revient à dire un regain d’intérêt pour les quartiers anciens, après ces décennies où ces mêmes quartiers furent voués aux gémonies, c’est pour des raisons complexes et entremêlées : leur valeur patrimoniale au sens culturel du terme certes, leur valeur de mémoire, mais aussi leurs valeurs d’usage, leur convivialité, la mixité de leurs fonctions. Il est une autre raison encore, et celle-là est plus amère, c’est un certain échec de notre siècle à avoir su construire la ville.
Ce n’est pas pour autant que nous devons nous abandonner à un goût nostalgique pour ces villes anciennes et à des sentiments résignés pour notre époque. Ces quartiers anciens doivent faire l’objet à la fois de mesures conservatoires et d’opérations de modernisation. Ces deux modes d’interventions ne sont pas contradictoires : ils s’inscrivent tous deux dans une perception de la ville comme lieu privilégié de l’histoire et de la démocratie, comme lieu où restent les traces de l’histoire et où en même temps l’histoire se construit.
Ce travail de conservation et de modernisation de la ville, de conservation et de renouvellement raisonnés de la ville, avec ses difficultés, ses contraintes, c’est celui qu’il nous a paru bon d’illustrer ici à travers une série de communications d’acteurs intervenant à différents niveaux.
Si ce travail collectif permet d’alimenter les débats sur la ville aujourd’hui, alors nous aurons fait œuvre utile.
ANAH (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat)