Ce débat est caricatural et témoigne d’une absence de vision et de compréhension des vraies questions.
Tout le monde s’accorde pour dire que c’est dans la collégialité entre tous les acteurs qu’il faut trouver un accord sur les projets publics ou privés d’aménagement et de revitalisation des quartiers anciens, que ce soit dans les périmètres des abords ou les Sites Patrimoniaux Remarquables.
Cet accord suppose que l’on construise des compromis et des accords acceptables autour d’opérations architecturales et urbaines entre partenaires (État, collectivités, investisseurs, propriétaires…) dans une approche de projet qui prenne en compte la territorialité du SPR, ce qui permet de hiérarchiser les questions. Les commissions locales du patrimoine créées par la loi LCAP doivent être missionnées pour assurer ce rôle.
Malheureusement pour élaborer ces compromis, les UDAP manquent malheureusement de compétences et de moyens, ce qui implique le renforcement de leurs effectifs (de nombreux postes sont vacants) et le développement de formations pour les ABF et leurs services, plus adaptées aux réalités locales et aux évolutions des politiques du patrimoine.
Cette situation implique l’embauche urgente dans certains services d’UDAP très tendus, d’architectes professionnels, rompus à l’exercice du projet et à la négociation qui seraient choisis sur dossier et non par concours. Trop d’architectes qui seraient utiles pour relever ce défi sont en manque d’activités ou au chômage. Une première expérience devrait être faite dans une douzaine d’UDAP.
Enfin, ceci supposerait aussi que l’on se dirige vers une fusion des services départementaux entre les unités départementales de l’architecture et du patrimoine (UDAP) et les directions départementales des territoires et de la mer (DDTM). Sans attendre une telle fusion il y a urgence à ce que ces services travaillent étroitement ensemble.
Tous ces sujets devraient faire l’objet d’une directive interministérielle qui clarifierait la position de l’État sur la politique du patrimoine et de la revitalisation des centres historiques et donnerait aux services, une ligne politique claire alors que l’on souffre souvent sur le terrain de comportements mal compris voire contradictoires.
Si l’on veut bien aborder les sujets de cette façon, on comprend que le débat sur l’avis de l’ABF est totalement dépassé.