L’atelier « Var Jardin » affirme le département du Var comme un jardin à l’instar de jardins merveilleux qu’il abrite comme le jardin du Rayol ou encore celui de la Villa de Noailles. Partenaire de l’ENSP Marseille depuis 7 ans, le département du Var s’engage chaque année à développer sa politique de paysage concernant la gestion et la valorisation des paysages Varois.
Cette étude a permis la prise de conscience d’une richesse future, celle des composantes à réunir pour former le territoire jardin à savoir : les espaces agricoles, forestiers, bâtis et viaires. Sur les bases de leur analyse, les étudiants ont proposé de créer une charte « Palme jardin » inscrite dans la série des critères et labels récompensant et valorisant des axes de développement spécifiques d’un territoire.
Le territoire du département du Var est aujourd’hui considéré comme un haut lieu de destination touristique. Il attire par ses paysages entre terre et mer, entre forêt et villages. Ce sont ces paysages naturels qui en ont fait sa renommée. Cependant, on constate que nombre de ces espaces se referment et remettent en cause la qualité et la pérennité de ce patrimoine paysager reconnu.
C’est pourquoi, d’un territoire forestier, maritime, au paysage jardiné, le conseil départemental, a souhaité, en 2015, après 7 ans de partenariat avec l’ENSP Versailles-Marseille, à travers des Ateliers Pédagogiques Régionaux, compléter la question l’évolution et de la gestion de ces paysages Varois.
Promouvoir et valoriser le département autour de ses différentes configurations paysagères représente alors l’enjeu de notre atelier, sous l’encadrement des paysagistes DPLG, Jean-Pierre Clarac et Giovanna Marinoni.
Les composantes du paysage s’apparentent ainsi rapidement avec les configurations d’un jardin : ses espaces ouverts agricoles, ses espaces sauvages boisés, ses rivières sont l’expression de la vie méridionale, une vie en extérieur où l’homme parle des espaces qu’il habite, de son jardin, celui qu’il construit au quotidien, dans lequel il s’investit.
Dans sa définition originelle, le jardin comprend la notion d’enclos, d’intimité, de protection tout en gardant en tête le contexte dans lequel il s’insère. À petite échelle, on élève des murs, des barrières et nous construisons à l’intérieur un paradis personnel. Cette impression d’enclos, de clairières est renforcée par la forte présence forestière sur les reliefs. Elle instaure la nature dans ce cadre de vie, en proposant ses horizons forestiers. Sur le littoral, c’est la mer qui tient ce rôle avec son horizon infini, inaccessible, des lignes lointaines qui ouvrent ces paysages clos.
Le jardin à l’échelle de l’homme, dans son espace personnel s’inscrit ici dans un maillage du quotidien plus grand, que l’on a souhaité élargir à l’échelle du territoire. Les espaces sauvages et naturels de forêt, les cours d’eau et les reliefs, créent des continuités, des connexions et des petits coins de paradis que l’on peut apparenter à ceux d’un jardin. À l’échelle de l’agriculteur, jardinier de ses terres, les manières de travailler et de mettre en avant les ressources du sol créent des liens entre les communes. Ces liaisons, humaines et naturelles, scénographient des points de vue, dessinent et définissent les lisières et les horizons, qui closent ou ouvrent le paysage comme un jardin.
Au sein de ce territoire apparait l’art de vivre des jardins, du travail de la terre, des activités qui marquent et font le caractère du pays.
À l’échelle du projet de paysage départemental, cette identité jardinée se place ainsi comme le filigrane, la philosophie d’un schéma de développement territorial, qui vient rompre une dynamique d’aménagement aujourd’hui descendante (urbanisation non-maitrisée, résidentialisation secondaire perdant l’attache au territoire, zones d’activités sans qualités, enfrichement…).
Ce patrimoine paysager en péril est alors à promouvoir par les communes qui le portent, car le territoire jardin rêvé ne peut s’affirmer qu’avec l’implication de tous ses acteurs. Un territoire où chacun se retrouve, invente de nouveaux modes de vie, de nouvelles conditions locales, proximités, solidarités, économies basées sur les ressources de ce paysage.
Proposer la culture d’un Var-jardin représente alors un message fort et partagé, qui projette la valorisation d’un paysage, par l’amélioration de la qualité de vie des habitants, par la valorisation des terres agricoles, par l’aménagement de parcours, d’espaces de découverte et par la construction d’espaces interstitiels appropriables par tous.
C’est un projet de vivre-ensemble pouvant rallier chaque acteur autour du soin porté au bien commun qui a est porté dans cet atelier.
Ainsi, le projet de territoire proposé ici s’est traduit par une proposition d’attribuer un label de « Palme Jardin » récompensant des paysages communaux, des Espaces Naturels Sensibles et des terres agricoles à la manière d’un concours de jardin.