Préface

Le patrimoine constitue une politique fondatrice du ministère de la Culture. À la suite des archives, des bibliothèques, des musées et des monuments, le territoire est devenu un sujet patrimonial à part entière : « Le territoire français est le patrimoine commun de la nation »1 . Cette approche territoriale trouve une parfaite illustration avec la récente inscription du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au Patrimoine mondial par l’Unesco.

C’est ce patrimoine “territorial” qui est aujourd’hui le plus menacé en France.

La préservation et la valorisation du patrimoine urbain et paysager sont une politique essentielle du ministère depuis sa création et un enjeu stratégique pour son avenir. Il convient de la rendre plus accessible et mieux applicable afin de la promouvoir et de la faire partager par le plus grand nombre de nos concitoyens, pour le plus grand bénéfice de notre cadre de vie et de l’attractivité de nos territoires. Mon ambition est de renouveler et de renforcer cette politique par la mise en œuvre d’une grande loi patrimoniale, associant les ministères en charge de l’environnement et de l’urbanisme.

La préservation et la mise en valeur des cités historiques, des paysages culturels, mais également des sites naturels seraient ainsi réaffrmées comme une politique publique majeure. Au-delà de ces espaces remarquables à protéger, le ministère de la Culture doit renouveler son action en faveur de l’aménagement du territoire, que ce soit en garantissant la préservation du paysage et du patrimoine local ou en valorisant le cadre de vie par une exigence de qualité architecturale, urbaine et paysagère. Il est essentiel dans ce cadre que les documents d’urbanisme intègrent un projet patrimonial d’ensemble.

Cette culture de la transformation du territoire (reconversion d’un bâtiment ou rénovation d’un quartier), façonne l’espace public avec une extrême délicatesse et implique un travail dans la longue durée de l’histoire. Localement très importante pour les habitants mais peu spectaculaire, cette patiente transformation du territoire, qui permet de réinventer le quotidien des habitants, représente le défi des années à venir pour notre cadre de vie et ne peut se faire sans les professionnels du cadre de vie et en particulier les architectes et doit s’appliquer également aux lotissements, aux entrées de ville et à l’urbanisme commercial.

Cette grande ambition repose sur la qualité et l’engagement des femmes et des hommes qui travaillent au sein de mon ministère, et notamment au sein des directions régionales des affaires culturelles. Les architectes des bâtiments de France ont et auront un rôle majeur à jouer pour l’accomplissement de ce grand dessein.

Aurélie Filippetti
Ministre de la Culture et de la Communication

  1. Art. L 110 du Code de l’urbanisme.
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