Le consorcio Bidassoa-Txingudi

En 1990, les villes d’Irun (cinquante cinq mille habitants), Fontarrabie (quinze mille habitants) et Hendaye (douze mille habitants) engagent les premières négociations pour développer des initiatives dans le domaine de la coopération transfrontalière afin de dépasser les différences historiques et culturelles qui, pendant des décennies, ont marqué les villes des deux côtés de la baie de Txingudi.

Une réflexion issue de l’ouverture des frontières

Une déclaration d’intentions est souscrite par les trois villes afin de prévenir l’impact négatif pour l’économie du bassin du marché unique européen. En effet, l’ouverture des frontières au 1er janvier 1993 annonçait également la perte des activités liées au dédouanement. En 1993, a été décidée par les élus des trois villes la réalisation d’une étude dénommée Plan stratégique Bidassoa, visant à définir les actions communes qui seraient menées dans les domaines culturel, touristique, sportif, voire même économique. Cette même année, les trois municipalités élaborèrent un document sans valeur juridique qui mettait en place l’Eurodistrict Bidassoa-Txingudi afin d’asseoir et d’augmenter les relations entre les trois villes.

Le traité de Bayonne, signé par la Fance et l’Espagne le 10 mars 1995, ouvrait la possibilité aux communes de pays différents de souscrire des conventions de coopération transfrontalière, offrant des solutions aux problèmes rencontrés par les populations frontalières. Les trois villes décidèrent, dès lors, de créer un consorcio de droit espagnol avec des compétences et des attributions les plus larges possibles, tout en respectant la législation française pour éviter des problèmes juridiques.

Ce consorcio, groupement en vue d’actions communes né le 23 Décembre 1998, a déjà fait l’objet d’une rarification des autorités espagnoles et le décret en conseil d’État pour la partie française devrait intervenir prochainement.

Un outil juridique, une autonomie financière

Il existe donc désormais un outil juridique de coopération transfrontalière qui pourra lui-même réaliser toute action voulue par les élus des trois villes.

Ce consorcio dispose d’un budget propre, chaque commune y participe (25 % Fontarrabie, 25 % Hendaye et 50 % Irun), ce qui lui permettra de financer directement ses actions.

D’ores et déjà plusieurs manifestations ont été réalisées dans ce cadre :

  • édition d’une revue transfrontalière à dix mille exemplaires,
  • participation commune à des foires touristiques,
  • fête de Txingudi qui, depuis 1996, réunit chaque année au mois d’octobre les populations des trois communes dans le cadre d’animations ludiques et culturelles (groupes folkloriques, danses, chants…) et de rencontres interscolaires.

Le consorcio souhaite élargir ses actions dans le domaine économique et engage en 1999, dans le cadre d’une pépinière d’entreprises, le financement de projets de formation, tant vers les artisans que vers les industriels. Des formations sont également prévues à destination des jeunes sans qualification qui souhaitent
acquérir des connaissances de base pour s’intégrer dans le milieu du travail.

Enfin, les représentants, les élus et techniciens du consorcio travaillent également à des projets structurants notamment sur l’ancienne plateforme douanière au sud de la Bidassoa. L’important reste de travailler, ensemble, à l’avenir et d’optimiser les différents structures existantes. Depuis peu, les pêcheurs de Fontarrabie utilisent la zone technique du port de pêche d’Hendaye qui dispose des équipements nécessaires pour la manutention des navires. Une étude est également en cours pour réaliser un parcours initiatique mettant en valeur les richesses historiques, archéologiques et culturelles des trois communes afin de reconstituer la mémoire collective du bassin. Les réalisations qui en découleront deviendront un atout touristique indéniable. Les liaisons piétonnes et cyclables réalisées de part et d’autre de la frontière vont être prochainement réunies.

Gageons, qu’à l’avenir, le consorcio sera l’outil de développement des projets du bassin de Txingudi.

Serge PEYRELONGUE
Mairie d’Hendaye

Dans le même dossier