Il existe 43 000 monuments historiques en France, inscrits ou classés. Selon les termes du code du patrimoine, ces monuments historiques ont été protégés car ils « présentent un intérêt d’histoire ou d’art suffisant qui a rendu désirable leur préservation. »
La notion d’abords de monuments historiques remonte à 1946. Est instauré alors le « fameux » rayon de 500 mètres, trente ans après la mise en place de la législation sur les monuments historiques eux-mêmes en 1913. Ce rayon des abords a pour but d’instaurer un « écrin » autour du monument historique, afin de permettre sa mise en valeur, en portant une attention et un soin particulier à l’environnement proche, urbain et paysager. Ce périmètre des 500 mètres constitue une servitude d’utilité publique qui s’impose aux documents d’urbanisme. Dans ce périmètre, l’architecte des bâtiments de France (ABF) émet un avis sur les dossiers de travaux afin de préserver les qualités de l’écrin du monument historique.
A l’intérieur du rayon de 500 mètres, il existe une notion de « co-visibilité » entre les travaux et le monument historique. Cette co-visibilité est à l’appréciation de l’architecte des bâtiments de France. La co-visibilité s’apprécie à l’œil nu, depuis le monument, depuis les travaux, ou depuis un point quelconque de l’espace public (A l’intérieur ou à l’extérieur du rayon de 500 m) où le monument et les travaux sont visibles ensemble.
La loi LCAP de juillet 2016 a clarifiée la notion en créant la servitude « d’abord » : si le projet est co-visible avec le monument, il est situé au sein de la servitude « d’abord ». Dans ce cas, l’avis de l’architecte des bâtiments de France est un « accord » et doit être obligatoirement repris par l’autorité compétente (souvent le maire de la commune). Si la co-visibilité n’est pas constatée, le projet est « hors servitude » et l’architecte des bâtiments de France formule des recommandations que l’autorité compétente est libre de reprendre à son compte ou non.