Le développement durable, un enjeu culturel

Un cadre de vie plus respectueux des équilibres naturels. Québec-ville - Musée de la civilisation - Jardin sur les toits. Sources Flickr.
Un cadre de vie plus respectueux des équilibres naturels. Québec-ville - Musée de la civilisation - Jardin sur les toits. Sources Flickr.

Le monde change et des défis majeurs doivent être relevés par l’humanité : le changement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité, la raréfaction des ressources, la multiplication des risques sanitaires.

En France, la Stratégie nationale de Transition écologique vers un Développement durable, adoptée en 2015 pour la période 2015-2020, donne un cadre à la mise en mouvement coordonnée de l’ensemble des acteurs publics pour bâtir un monde plus durable. Avec cette stratégie, la France affirme son engagement en faveur d’une transition écologique reposant sur la nécessaire innovation, car c’est bien de l’invention du monde de demain qu’il s’agit aujourd’hui.

Le changement climatique impacte la ville, les Hommes et questionne, forcément, à chaque catastrophe naturelle, nos modes de vie. © CC0 Public Domain – Sources Pixabay.

Changer le monde est un défi de société

L’innovation technologique est un levier nécessaire pour imaginer des solutions adaptées aux enjeux nouveaux, mais elle n’est pas la seule. La Stratégie nationale de Transition écologique vers un Développement durable affirme aussi l’importance de l’innovation sociétale et sociale dans cet engagement, car le défi aujourd’hui est de constituer progressivement de nouvelles références collectives et de renouveler les fondements de la culture commune, gage de cohésion de la société et garantie du bon fonctionnement du corps social.
Parce que le changement culturel est au cœur du mouvement engagé, le ministère de la Culture et de la Communication affirme sa volonté de prendre toute sa part à l’indispensable effort. Par les effets sur la société des politiques qu’il porte, le ministère a ainsi une responsabilité essentielle dans la mise en place des conditions du vivre ensemble, une société durable étant une société capable de garantir le lien social et la transmission des biens communs aux générations suivantes.

Une stratégie pour le ministère de la Culture et de la Communication

Dans ce cadre, le ministère de la Culture et de la Communication engage une démarche de développement durable fondée sur les principes de la responsabilité sociale des organisations (RSO) : déclinaison de la Stratégie nationale de Transition écologique vers un Développement durable, la Stratégie ministérielle de Transition écologique vers un développement durable du ministère de la Culture et de la Communication (SmTEDD du MCC) est ainsi une stratégie de responsabilité sociétale, sociale et environnementale des organisations (Stratégie-RSO). Cette stratégie présente les engagements du ministère en faveur du développement durable, c’est-à dire les grands principes qui fondent sa politique dans ce domaine ; elle décline sous forme de plan opérationnel, les actions que le ministère souhaite porter ; elle identifie une liste de repères permettant de conserver cohérence et lisibilité : sans être exclusifs d’autres critères ou indicateurs capables de rendre compte de politiques ou d’objectifs spécifiques, ces repères sont au cœur du suivi de la Stratégie-RSO.

L’architecture et le patrimoine dans la Stratégie-RSO du ministère de la Culture et de la Communication

Le patrimoine exposé au changement climatique. Ici, le château de Chambord, lors des inondations de 2016. © Domaine national de Chambord, Ludovic Letot.

Les enjeux concernant l’architecture et le patrimoine sont présents en bonne place dans la Stratégie-RSO du ministère de la Culture et de la Communication et relèvent de plusieurs actions et de plusieurs repères. Il est en particulier possible de mettre en évidence quatre thématiques concernant ces deux champs : le cadre de vie, l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, qu’ils soient neufs ou existants, la formation et les métiers, la préservation de la biodiversité dans les jardins, parcs et domaines protégés, sites et grands parcs historiques.

Améliorer le cadre de vie et le rendre plus durable

Pour être durable, un cadre de vie doit concilier une exigence de qualité d’usage, à travers notamment des formes urbaines et architecturales adaptées, une conception ménageant équité et cohésion sociales et le respect du patrimoine, bâti et naturel.
L’engagement en faveur de la qualité du cadre de vie est au cœur des missions du ministère de la Culture et de la Communication, chargé de l’architecture, des patrimoines, de l’animation et la création dans les lieux de culture. Le ministère agit en particulier pour promouvoir la reconnaissance du patrimoine existant comme un outil au service de la fabrication de la ville de demain : les tissus urbains traditionnels et en particulier les quartiers anciens ont fait la preuve de leur durabilité et de leur capacité de résilience et ces atouts doivent inspirer les initiatives à venir. La loi de 1977 sur l’architecture affirmant que « l’architecture est d’intérêt public », le ministère de la Culture et de la Communication s’emploie à valoriser l’architecture comme une composante essentielle de l’aménagement durable des villes et des territoires, permettant d’assurer la qualité des paysages naturels et urbains. Entre patrimoine et innovation, les politiques portées par le ministère de la Culture et de la Communication concernant le cadre de vie participent de la réflexion sur la construction de la ville de demain, durable et intelligente.

Améliorer la performance énergétique des bâtiments, neufs ou existants

L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, neufs ou existants, doit se faire dans le respect des qualités architecturales de la conception du bâti. Le ministère de la Culture et de la Communication est utilisateur d’un parc immobilier important et varié pour loger ses services, sur l’ensemble du territoire. La nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) passe par une plus grande sobriété énergétique de ses bâtiments : il s’agit donc de mener des actions visant à les rendre plus sobres en termes de consommation d’énergie. Ces opérations, qui demandent souvent des mises en œuvre techniques et des investissements financiers et humains spécifiques, doivent s’appuyer sur une réflexion architecturale préalable d’ensemble. Le suivi des actions visant à maîtriser les consommations d’énergie des services et établissements s’appuie sur la connaissance de données permettant de mesurer l’impact environnemental de leur fonctionnement et son évolution dans le temps. Cette politique correspond pour l’essentiel au Plan ministériel Administration exemplaire (PmAE) prévu par la circulaire du Premier ministre du 17 février 2015 concernant le plan d’action interministériel « Administration exemplaire » pour l’environnement 2015-2020 (PAE).

Rechercher l’innovation pour inventer le monde de demain. Solar Decathlon à Washington (2009). Sources Wikimedia

Intégrer la culture du développement durable dans la formation et les métiers de la culture

L’adoption, par les acteurs culturels, d’un comportement plus responsable est une opportunité pour à la fois questionner certaines pratiques et innover. Le ministère de la Culture et de la Communication encourage fortement l’intégration de la culture du développement durable dans la formation et les métiers non seulement pour ses propres établissements mais encore pour les associations subventionnées et, au-delà, pour l’ensemble du secteur artistique et culturel. Les responsabilités du ministère dans le champ des métiers du patrimoine bâti sont importantes : le choix de construire, réutiliser ou réaffecter des bâtiments doit ainsi témoigner d’un souci de préservation et d’économie s’inscrivant dans une démarche de développement durable. Dans cette perspective, la prise en compte des particularités des équipements culturels, de leurs formes architecturales, de leurs usages, de leur valeur patrimoniale, implique également de définir et promouvoir des modalités d’amélioration adaptées pour garantir l’intégration des enjeux du développement durable à ces équipements culturels. En particulier, le ministère met en œuvre une politique en faveur de l’accessibilité pour tous des bâtiments culturels et patrimoniaux volontariste et appuyée sur une stratégie financière pluriannuelle. Enfin, les thèmes liés à la transition écologique sont présents dans les formations des futurs professionnels : les acteurs du design, de l’architecture, de la ville et des territoires sont particulièrement concernés par la mobilisation des établissements d’enseignement supérieur et de recherche sur l’adaptation des territoires et la résilience des écosystèmes.

Vers une architecture pensée pour un monde plus durable ; le centre Jean-Marie Tjibaou à Nouméa, de Renzo Piano. Sources : Wikimédia.

Préserver la biodiversité

Espaces naturels façonnés par l’homme, à la fois lieux de biodiversité et de conception intellectuelle, les jardins, parcs et domaines protégés, sites et grands parcs historiques, incarnent une forme d’équilibre, dont l’homme constitue le point central. Le ministère de la Culture et de la Communication est ainsi gestionnaire d’espaces naturels remarquables. Ces espaces contribuent à la préservation de la faune et de la flore et constituent de véritables conservatoires de la biodiversité des territoires. Ils sont pour chacun des lieux importants dans la perception des relations entre nature et culture. La préservation de ces ensembles naturels et la promotion de projets innovants dans ce domaine sont des lignes de force de l’action du ministère.
Espaces naturels, formation, patrimoine bâti, cadre de vie : les problématiques de l’architecture et du patrimoine ont toute leur place dans le travail d’invention d’un avenir que l’humanité a l’obligation d’engager aujourd’hui, parce que le monde durable de demain sera culturel, ou ne sera pas.

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